Cela se passe il y a 80 ans. Le 22 février 1922, peu avant six heures du matin, la foule de curieux voit un homme grand et barbu monter sans broncher sur l’échafaud dressé devant l’entrée de la prison Saint-Pierre à Versailles. Le condamné éconduit l’aumônier au nom de la courtoisie: “Il ne serait pas correct de faire attendre ces messieurs” et se soumet aux instructions du bourreau. Quelques instants plus tard le couperet de la guillotine tombe et enlève la vie à un criminel dont le nom était sur toutes les lèvres, jusque très loin hors des frontières de France. Une gloire, dans son domaine, si l’on ose dire.

Henri-Désiré Landru expiait ainsi l’assassinat de dix femmes et un enfant entre début 1915 et janvier 1919. Sans que l’accusation ait pu présenter un seul cadavre. Car le séducteur intelligent, charmant, à la tenue impeccable, agissait selon une méthode sans faille. Sous le couvert de plusieurs faux-noms, Landru qui vivait en famille à Paris emmenait sa conquête à Gambais (dép. des Yvelines) où il louait une villa discrète et isolée. Il semble qu’il y étranglait la malheureuse victime après avoir réglé l’acquisition de ses biens et qu’il se débarrassait du cadavre en le brûlant soigneusement dans la cuisinière de la villa.

La chance tourne le 11 avril 1919 lorsque la soeur d’une disparue, Mme Buisson, reconnaît le ‘monsieur de sa soeur’ en plein Paris, rue de Rivoli. Les policiers parviennent à le localiser et à établir la véritable identité de Landru. En le fouillant, ils découvrent dans ses poches un petit carnet avec une liste de onze noms dont …Buisson. Les enquêteurs ont la tâche grandement facilitée par les listes méticuleusement tenues à jour par le présumé assassin. Ainsi, pour sa quatrième victime Mme Héon, l’inscription des frais de voyage en train à Gambais: 1 aller-retour 3 francs, 1 aller simple 2 F 40!

Malgré des preuves accablantes, Landru a clamé son innocence jusqu’au bout, exigeant qu’on apporte des cadavres. Après son exécution, jamais aucune des dix femmes disparues n’a réapparu pour innocenter sa mémoire…

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