84 ans jour pour jour après la condamnation à mort de la danseuse et aventurière MataûHari, sa ville natale Leeuwarden (PaysûBas) a formulé une demande officielle de révision du procès. …

84 ans jour pour jour après la condamnation à mort de la danseuse et aventurière Mata-Hari, sa ville natale Leeuwarden (Pays-Bas) a formulé une demande officielle de révision du procès. Accusée d’espionner au profit des Allemands pendant la Grande Guerre, elle a été fusillée au petit matin du 15 octobre 1917 dans les fossés du fort de Vincennes. Des innombrables articles parus récemment sur cette affaire, on peut distiller les éléments biographiques suivants. De son vrai nom Margareta Zelle (1876), Mata-Hari vient tenter sa chance à Paris comme modèle, puis comme interprète de danses orientales. Son excentricité en fait bientôt une idole mondaine qui réussit à s’introduire dans toutes sortes de milieux, y compris les cercles militaires. Se trouvant par hasard à Berlin quand éclate la guerre en 1914, elle accepte de devenir espionne pour le compte de l’Empereur sous le matricule H21. Repérée par le contre-espionnage français, elle change de camp. Pour son malheur, l’attaché militaire allemand qu’elle a séduit à Madrid fait croire aux Français qu’elle est redevenue espionne pour l’ennemi. Là-dessus elle est arrêtée et condamnée à mort, à huis clos devant une cour martiale.

Pour obtenir aujourd’hui une révision, il faut des éléments nouveaux qui pourraient l’innocenter. L’historien français Léon Schirmann croit les avoir trouvés et en a informé la fondation Mata-Hari à Leeuwarden. Le rapport d’instruction aurait écarté systématiquement tous les éléments favorables à l’accusée. Plusieurs militaires qui avaient des comptes sentimentaux à régler auraient fait de faux témoignages. Les archives allemandes démontrent que, certes, Mata-Hari a été payée en 1914 et 1915 par les services secrets de Berlin, mais ceux-ci y ont mis fin parce qu’elle ne fournissait aucune information utile. Les défenseurs de Mata-Hari en concluent qu’elle a été sacrifiée par raison d’Etat. En cette année critique 1917 où les mutineries menaçaient de déstabiliser l’armée, il fallait montrer que la justice était implacable pour tous les traîtres, quelle que fût leur popularité ou notoriété.

La décision de rouvrir le procès revient maintenant à Marylise Lebranchu, garde des Sceaux. Elle l’a déjà fait en avril dernier pour Guillaume Seznec, comdamné aux travaux forcés à perpétuité en 1924.

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