biffer: doorstrepen.

confondu (hier): door elkaar.

faire étalage de: staan op.

insubordination (f): weerspannigheid.

péripétie (f): gebeurtenis.

maculé: bevuild, bevlekt.

saigné à blanc: leeggebloed.

simulacre (m): schijn-.

vivacité (f): levendigheid.

Le regain d’intérêt, toutes générations confondues, pour la Première Guerre mondiale est un phénomène qui surprend jusqu’aux historiens. La diversité en âge et en origine des visiteurs aux deux grands musées consacrés à la Grande Guerre de 1914-1918, l’Historial à Péronne et le In Flanders Fields à Ypres est plus prononcée que jamais. Quatre-vingt-dix ans plus tard on voit tous les jours des petits-enfants, des arrière-petits-enfants à la recherche du tombeau d’un ancêtre dans les nombreux cimetières militaires près du front.

Beaucoup d’anecdotes liées au conflit qui a laissé l’Europe saignée à blanc font aujourd’hui partie de la tradition orale. Et pas seulement près des champs de bataille; nous en avons eu une preuve cet été à Besançon.

Vous avez peut-être vu le téléfilm d’Yves Boisset Le Pantalon qui évoque le drame du soldat Lucien Bersot, victime de l’autoritarisme aveugle et arbitraire d’un haut-gradé. En février 1915 un nouveau contingent de chair à canon, recruté en Franche-Comté, recevait l’uniforme. L’administration de l’armée se trompe rarement, mais là il manquait un pantalon neuf. Suite à quoi un supérieur ordonne à Bersot de mettre le pantalon déchiré et maculé de sang qu’on vient d’enlever à un mort. Bersot refuse, est accusé d’insubordination et, pire encore, de trahison ‘devant l’ennemi’ (l’incident eut lieu à une dizaine de kilomètres derrière la ligne de front!) Le capitaine saisit l’occasion pour faire étalage de son autorité, organise un simulacre de procès qu’il préside lui-même à l’encontre des règles du droit, et fait exécuter le malheureux. Lucien Bersot a été réhabilité en 1924 et son nom rajouté au Monument aux Morts. Mais à quel endroit exactement? Nous le demandions à notre hôte qui dit aussitôt: “Oui, j’ai entendu parler de cette affaire.” À Besançon, un passant dans la rue – un homme d’un certain âge, il est vrai – répondit sans hésiter, alors que nous n’avions pas cité de nom: “Ah oui, je sais, c’était Bersot, il habitait dans un village près d’ici.” Rappelons qu’il s’agit d’un événement tragique survenu… en 1915.

Et puisque nous en sommes aux anecdotes. Au village de Larivière, près de Belfort, les habitants gardent le souvenir d’une péripétie qui est, dans une certaine mesure, l’inverse de celle de Bersot. Le Monument aux Morts derrière l’église mentionnait le nom d’un enfant du pays ‘mort pour la Patrie’… jusqu’à sa réapparition vers 1925-26. Il avait déserté et s’était caché tout ce temps dans une ferme, sous la protection de sa famille! En toute logique, son nom fut biffé sur le monument. La situation est restée en l’état jusqu’au renouvellement assez récent de la plaque commémorative.

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